JESUS NELSON MANDELA
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L’image que les catholiques nous renvoient de leur dieu est celle d’un anti-héros,
Celle d’un vaincu, de quelqu’un qui ne se bat pas mais encaisse, subit son supplice sans se plaindre et va jusqu’au terme de la mission qu’il s’est donnée, sans jamais prononcer la moindre parole accusatrice contre ses bourreaux et ses juges.
Cette image, admirable en soi, témoigne de son courage.
Elle témoigne aussi malheureusement de sa totale solitude et de son impuissance a changer, par lui-même, quoi que ce soit, dans ce monde hostile où il venu partager la vie des hommes.
Ce comportement moralement héroïque correspond-il au désir des juifs asservis par Rome qui aspirent à vivre une vie moins cruelle, une autre vie dans laquelle, libérés de leurs chaînes, ils ne seraient plus les jouets des puissants et même leurs esclaves.
Les catholiques sont fiers de leur héros mais en même temps celui-ci déçoit toutes celles et ceux qui rêvent de liberté et d’inventer une autre vie, non pas une vie conçue par d’autres, fût-ce des prêtres ou un dieu quelconque, dans laquelle ils seraient tous égaux et collectivement responsables.
Les peuples aspirent à la liberté. Ils ne veulent plus plier les genoux devant des autorités policières, devoir se taire, toujours obéir.
Alors que Nelson Mandela se meurt, la tentation est forte de comparer l’homme de dieu et l’homme politique.
La vie de Nelson Mandela est celle d’un homme d’un immense courage. Il a transformé radicalement la vie du peuple noir soumis aux lois iniques et criminelles de l’apartheid.
Condamné comme terroriste et communiste, il sort de prison après 27 années d’emprisonnement et fut élu Président de la République d’Afrique du Sud.
Ayant lutté toute sa vie contre la ségrégation raciale. Il mit un terme à un siècle d’injustice durant lesquels les noirs étaient privés de liberté et méprisés par une minorité qui défendait sa supériorité blanche et chrétienne.
Il n’est pas inutile de comparer Mandela et les différents Papes de Rome, en tant qu’ils sont les substituts de Jésus, durant le XXème siècle.
De quelles actions courageuses ont-ils été les acteurs ?
Qu’ont-ils fait d’autre que de parler, parler et encore parler pour que rien ne change ?
Ils furent le plus souvent les alliés des dictateurs. Ils signèrent avec ceux-ci des concordats par lesquels ils se firent les complices de ceux qui détenaient leur pouvoir par la force, obtenant en échange que l’Eglise soit protégée et puisse continuer à exercer librement sa mission évangélisatrice.
Hitler ayant signé avec le cardinal Pacelli, futur Pie XII, un Concordat en juillet 1933, fit cadeau à l’église allemande d’un impôt nouveau, le Kirchensteuer, dont les revenus lui furent intégralement versés durant toute la guerre.
Tout s’achète. Il suffit de mettre le prix. Acheter l’Eglise, obtenir son silence sur l’extermination des juifs et l’obéissance du peuple catholique sacrifié à Stalingrad, ne coûtait pas cher au Führer.
Le Pape Jean-Paul II fut l’ami du général Pinochet ainsi que Josemaria Escriva de Balaguer, fait marquis par Franco et sanctifié par ce même Pape.
On retrouve ces temps ci Jésus aux cotés des mères et pères de famille, processionnant dans les rues contre le mariage pour tous.
Les catholiques sont fiers de manifester publiquement leur opposition à une loi qui, à ce qu’ils disent, « remet en cause l’ordre naturel et menace la civilisation ».
« La famille est sacrée. Un enfant naît d’un homme et d’une femme. »
La loi ne remet pas en cause le mariage chrétien.
Ni l’Eglise qui a dit non a la masturbation, à la contraception, à l’avortement, au préservatif et à la pilule, à l’homosexualité ni le Pape Benoît XVIqui déclara que les homos étaient des êtres immatures et déviants. ne pouvaient accepter le mariage gay. Elle va devoir bientôt condamner l’euthanasie, sa dernière chance d’affirmer son pouvoir sur l’évolution des mœurs.
Rome a perdu successivement toutes les batailles. Pendant des années, elle a tout fait pour interdire le préservatif en Afrique allant jusqu’à affirmer que le latex dont il est fait laisse passer le virus par ses pores
Condamner le préservatif dans un continent ravagé par la maladie qui touchait les enfants de mères malades du Sida était un acte criminel.
Les journaux nous apprennent que le millionième bébé africain né d’une mère ayant le sida est né sans avoir contracté le virus. Bravo la médecine.
Ne rien faire, s’opposer à tout progrès, demeurer passif, telle est la règle qu’applique l’Eglise se conformant ainsi au vœu de son géniteur, Jésus de Nazareth, cloué sur sa croix sur le Golgotha et venu sauver l’humanité du péché.
« Dieu livra son Fils aux hommes pour que les hommes le livrent à la mort » (cardinal Urs on Balthazar)
« Dieu ne voulut pas accorder son pardon gratuitement, » affirme le cardinal Newman, béatifié récemment par Benoît XVI. Ce pourquoi jugea que, seul, son Fils, s’étant fait homme parmi les hommes, était en mesure de payer, au prix exorbitant de son sang, la Rédemption des péchés des hommes.
L’Eglise a la passion du sacrifice.
Dans chaque Eglise, suspendu au pilier qui fait face à la chaire d’où le prêtre prêchait autrefois à ses paroissiens, un Christ en agonie, souffre et meurt publiquement pour le salut d’une humanité passive qui compte sur lui pour payer son entrée dans le Royaume de son Père.
Cette passivité, cette soumission, cette obéissance dont fait preuve le Crucifié pour obtenir de son Père qu’il efface le péché d’Adam et Eve dont nous sommes les héritiers, sont les vertus que l’Eglise exige de ses fidèles.
Durant la Messe, le peuple de Dieu écoute sa parole, chante des cantiques, prie, s’agenouille, se lève, s’assoit, mange le corps du Crucifié, relève la tête au moment de l’Ite Missa et rentre sagement chez lui pour partager en famille le repas du dimanche.
Dieu et son Eglise se satisfont de l’acceptation de son sort par une foule qui se tient sagement à l’écart des mouvements de l’histoire.
L’important étant de traverser le temps et d’arriver au Jour du Jugement Dernier quand Dieu pèsera les actions de chacun, gardant autour de lui les justes et jetant dans les enfers les insoumis.
Contrairement à Jésus qui a interdit que son apôtre tire son épée pour empêcher les soldats de l’arrêter, Nelson Mandela, comme Gandhi et le pasteur Martin Luther King sont pour nous des exemples. Ils ont cru qu’un peuple, quand il se comporte collectivement est capable de gagner sa liberté.
Gandhi fut assassiné. Le pasteur Luther King fut assassiné. Nelson Mandela a échappé à la mort à plusieurs reprises.
Tous trois avaient raison de croire qu’uni, ils pouvaient conquérir leur liberté.
Le combat politique est toujours collectif.
Jésus est mort seul, abandonné de ses disciples et de son Père qui êtes aux cieux.
Il est mort. Mis au tombeau, la légende affirme qu’il est ressuscité des morts. Qui l’a su ? Est-il descendu dans Jérusalem ? S’est-il présenté à la foule ? Est-il entré dans le Temple et s’est-il montré à ses Juges ? A-t-il pénétré dans le palais de Pilate pour que ce dernier puisse confirmer publiquement que celui qu’il avait condamné au supplice de la crucifixion était ressuscité ?
Si Jésus était vraiment dieu, pourquoi ne s’est-il pas montré à la foule compoeée en grande partie de juifs, de romains et aussi de grecs et de voyageurs venus du pourtour de la Méditerranée, afin que la terre entière reconnaisse qu’il était le Dieu que la terre espérait ?
Jésus a vécu discrètement, est mort discrètement, est monté au ciel. La nouvelle avait si peu d’importance que seuls, deux évangélistes, ont cru nécessaire de le noter.
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« Alors qu’Il priait plus intensément, sa sueur devint comme des gouttes de sang tombant à terre… Jésus alors priait pour nous… Il se laissa blasphémer, abaisser, injurier, prendre, emmener, flageller et crucifier, et toujours il resta comme quelqu’un d’impuissant. Cette pauvreté est un modèle pour notre vie; de cette pauvreté nous devons prendre exemple. »
Angèle de Foligno 13ème siècle